Erdorin, Fragments d’Éternité: Miroirs

Erdorin, Fragments d’Éternité: Miroirs

Cet article est le numéro 8 d'une série de 16 intitulée Erdorin, Livre 1

Dans un souci d’apaisement libidinal de la gent masculine qui lirait ses pages, ainsi que pour ne pas trop énerver la gent féminine par des scènes typiques de la fantasmatique du mâle surhormoné et sous-cervelé rôliste moyen, la Direction, ne reculant devant aucun sacrifice, passera sous silence les folles heures qui suivirent, pour en venir à l’essentiel.

Au reste, l’essentiel était ailleurs.

Daeithil comprit rapidement qu’il n’y avait aucun rapport entre celle qui avait été sa fille adoptive, puis son amante, et la petite Terrienne du nom de Kyoshi Kerenski. Ou peut-être y avait-il une ressemblance entre les deux, mais celle-ci ne passait pas le stade de la comparaison entre l’œuvre d’un maître et sa réinterprétation, des siècles plus tard, par d’autres artistes. Un jeu de miroir à travers les millénaires.

Pour ainsi dire, passées les premières impressions, elle s’était aperçue à quel point son esprit lui paraissait incompréhensible et si semblable à ces jeux de réflexion consistant à reconstituer un objet précis à partir d’éléments disparates.

Il y avait des similarités, au-delà du physique : Kyoshi était une jeune femme à la beauté particulière, « exotique » (pour une Eylwen, s’entend), dont l’esprit et le destin – elle-même parlait de karma – étaient aussi chamboulés que cela pouvait être. Elle avait su réveiller en elle un instinct de vie, une envie qu’elle avait cru morte à partir du moment où on l’avait extraite de cet antique caisson d’hibernation.

En cette journée particulière, leurs corps avaient beaucoup joué l’un avec l’autre – avec, des temps à autres, des escapades vers des tierces parties réquisitionnées par Daeithil pour l’occasion. Dans le même temps, leurs esprits jouaient à cache-cache. Il est difficile pour des Arcanistes de ne pas accompagner l’intimité physique partagée par une intimité mentale ; c’est presque une question de confiance, de courtoisie. Mais, l’une comme l’autre, elles se dérobaient – sans jeu de mot, vu qu’elles n’avaient pour tout vêtement que des huiles de massage.

Kyoshi avait un esprit particulièrement puissant et à la discipline aléatoire ; celui de Daeithil compensait par un contrôle bien plus fin et une endurance à toute épreuve. Au fur et à mesure que la fatigue des corps augmentait, les esprits se réveillèrent.

La suite avait tenu autant du combat que de la partie fine : Kyoshi tentait instinctivement de glisser dans l’esprit de sa compagne, particulièrement dans les recoins de son esprit qu’elle gardait le mieux. Daeithil n’avait manifestement livré à la Terrienne que ce qu’elle voulait bien lui montrer, mais elle en avait profité elle-même pour regarder au fond de l’âme de Kyoshi.

La journée était bien avancée et, dans une salle de repos, la jeune femme dormait tout près de Daeithil, serrant un des coussins. Un léger sourire éclairait son visage et elle reposait dans une position qui n’était pas sans rappeler celle d’un chat. Et la regardant encore une fois, Daeithil ne put qu’apprécier ce sourire si enfantin, presque angélique, et elle voulut réellement la remercier de ce qu’elle avait fait pour elle…

… et refermant une fois encore ses yeux, elle laissa son esprit replonger.

***

La lumière décrut. Un instant, Daeithil crut qu’il ne s’était rien passé.

Kyoshi et elle étaient toujours enlacées au milieu d’un océan de coussins, dans la tiédeur de la maison des bains de Tara Eokardia. Puis le décor commença à se dissoudre. Elle retrouva des sensations qu’elles croyaient oubliées depuis des années. Une éternité faite de glace et d’un sommeil sans rêve. Un instant – fugace – elle tint Inithil dans ses bras ; elle retrouva la chaleur et l’odeur de sa peau. Mais elle disparut, elle aussi.

Daeithil faillit pleurer.

Elle regarda autour d’elle. Il lui fallut quelques instants pour sortir de son introspection et repartir. Elle ouvrit la porte et se retrouva dans la Ville.

Pour une Eylwen, être brutalement transposée du confort d’une chambre eyldarin aux rues les plus délabrées de Los Angeles était un choc. Enfin, Daeithil ne savait pas qu’il s’agissait de Los Angeles. Elle voyait plutôt dans ses rues étroites aux hauts murs, sales et partiellement en ruine, une version contemporaine des Légendes qu’on lui racontait étant enfant. Les palais-nécropoles des Seigneurs noirs, leurs repaires sous les montagnes, loin de la lumière du soleil. Seulement – elle le savait pour l’avoir vu de ses yeux – il n’y avait jamais eu de Seigneurs noirs.

La combinaison des Légendes passées et de leur dénégation fit frissonner Daeithil, encore plus peut-être que l’ambiance morbide des rues de la Ville.

Elle marchait sans voir le paysage. Elle le ressentait, comme elle ressentit l’immense vague de désespoir. Une très jeune fille aux cheveux curieusement colorés et à la tenue pour le moins bigarrée se tenait quelques mètres devant elle, presque une enfant.

Elle s’approcha, distingua les deux yeux magenta et reconnut Kyoshi. Elle ne la voyait pas, mais pleurait de rage et de tristesse, en regardant au loin une vague ombre que Daeithil peinait à distinguer. En un instant, elle se redressa, hurla une imprécation qui demeura incompréhensible à l’Eylwen. L’instant d’après, sa haine déchira l’horizon.

Comme si l’enfant avait réellement déchiré la trame de l’espace, elle et Daeithil se retrouvèrent dans un jardin. Calme et ordonné. Il y avait là un autre enfant humain, et un personnage plus grand, plus âgé. Le maître et ses élèves. Mais aussi le père et ses enfants.

Daeithil ressentit tout ça, à travers ses yeux et l’esprit de Kyoshi. Une partie d’elle-même était mal à l’aise. Elle avait l’impression de ne pas être à sa place, d’empiéter sur quelque chose de sacré.

Le malaise croissait au fur et à mesure qu’un crépuscule glauque tombait sur le jardin. Kyoshi paraissait troublée, elle aussi, et le jeune garçon semblait s’évanouir doucement. Tel un fantôme. Ou un souvenir.

Il disparut tout à fait, et le vieil homme – il paraissait d’un coup vieux et las – se leva et partit, laissant Kyoshi et Daeithil seules. La Terrienne se leva, semblant humer l’air. Elle se tourna brutalement vers Daeithil et lui cria :

— Qui es-tu ? Que fais-tu là ?

Daeithil, surprise, ne sut que répondre. Elle lut de la peur dans les yeux de Kyoshi, une peur qui rapidement se mua en haine.

En un instant, elle était sur elle, physiquement et psychiquement.

La réalité eut comme un hoquet.

***

Kyoshi perçut l’Intrusion. Elle lui parut vaguement familière, amicale. Elle pensa furtivement à sa « sœur » Bastet. Mais l’Intrusion garda ses distances. Ce n’était pas Bastet.

Sa réaction fut instinctive et brutale. Elle attaqua et, à sa grande surprise, ne rencontra aucune défense. Elle passa de l’autre côté du miroir.

C’était une grande plaine. Ou plutôt un haut plateau, pris par les neiges hivernales. Plusieurs milliers de personnes étaient alignées, engoncées dans des fourrures, portant de maigres paquetages. Des réfugiés. Autour d’eux, des soldats. Rien dans leurs tenues et leur équipement n’était familier. Leurs armes semblaient grossières, leurs armures guère plus sophistiquées que les cuirasses des temps anciens.

Et il y avait ce grand cercle. Cent quarante-quatre pierres — elle le sut sans les compter — tournées vers les étoiles. La neige tombait dru et pourtant la grande surface de marbre tracée de figures d’argent était dégagée.

Elle assista un instant à l’incroyable ballet des familles qui entraient dans le cercle et y disparaissaient. Beam me up, Scotty… Enfoncé, l’Entreprise ! D’autant plus, songea-t-elle, que les gens alentours avaient plus d’affinités avec Monsieur Spock qu’avec le technicien braillard. Mais bien vite, son attention se focalisa sur une autre scène.

Daeithil était au bord du cercle ; elle semblait en transe. Derrière elle, une silhouette massive, engoncée dans une fourrure d’ours blanc, la couvait du regard. À sa droite, une jeune fille aux traits eyldarin et qui ressemblait étonnamment à Daeithil était elle aussi en transe, et à sa gauche, elle vit un autre visage. Le sien.

Image fugace, mais bien vite corrigée. L’Eylwen aurait rendu au moins une tête et demie à Kyoshi, ce qui n’était pas si dur. Ses cheveux étaient blonds. Et, somme toute, elle n’avait pas grand-chose de la morphologie d’une Japonaise. Kyoshi s’interrogea et la situation historique lui revint en tête comme un coup de poing.

Mais la scène changea et Kyoshi, fascinée, ne put rien faire d’autre que suivre, même si toute sa psyché d’enfant des rues hurlait au guet-apens.

La nuit était tombée. Les derniers soldats étaient eux aussi entrés dans le cercle, et il ne restait que les quatre figures. Ils regardèrent longuement et tristement autour d’eux, le paysage de glaces, puis entrèrent à leur tour. Les ténèbres devinrent complètes.

Kyoshi revit brièvement Daeithil et l’étrange jeune Eylwen. Elle l’avait quasiment tout de suite cataloguée “étrange” ; elle ne savait trop pourquoi. Elles étaient enlacées en un moment de tendresse qui, pour être bref, n’en sembla pas moins intense à la Terrienne.

Puis la nuit se referma une fois de plus et Kyoshi tomba.

***

Daeithil avait laissé Kyoshi entrer en elle. D’ailleurs, avait-elle eu le choix ? L’Humaine était très puissante, pour son jeune âge. Un peu comme Inithil…

À l’évocation de ce nom, Daeithil flotta un instant dans l’univers, se laissant porter par les courants.

Elle revint à elle. Vit Kyoshi s’approcher dangereusement de ces zones de l’esprit où, selon les Anciens, l’âme réside. Elle jeta ses forces psychiques en avant, comme une couverture, un filet ou les bras d’une amante. Un peu des trois, sans doute.

Les mailles du filet se refermèrent autour de Kyoshi. Au contact de sa peau, elles se transformèrent. Devinrent une tenue invraisemblable, un harnachement de cuir et de métal, rehaussé de pierreries, une tenue qui éveillait à la fois chez l’Eylwen, habituée à des jeux plus doux, une pulsion d’horreur et un fort sentiment érotique.

Daeithil recula.

De la tenue, plusieurs chaînes se tendirent, d’abord dans le vide, puis pour rejoindre une autre jeune humaine, vêtue d’une tenue identique. On aurait dit la sœur jumelle de Kyoshi.

Daeithil recula encore. L’atmosphère était terriblement tendue. Malsaine, tangiblement malsaine.

Tout retomba d’un coup.

***

Le choc propulsa Kyoshi contre la paroi.

Des gens couraient dans les coursives. Peur. Panique.

Le vaisseau venait d’être heurté par un nuage de micro-météorites. C’était un vaisseau spatial, mais cela, seule une intuition pouvait le dire à Kyoshi, tant, le décor était éloigné de sa conception de vaisseau spatial.

Elle vit la foule de gens affolés se placer dans les grandes capsules de survie. Elle se prit à les comparer à ces réfrigérateurs du vingtième siècle. Elle déambulait comme une droguée au milieu des naufragés, dans des couloirs éclairés que par des lampes portatives. Elle vit l’humain à l’air royal – là encore, plus une intuition qu’autre chose – aider Daeithil et les deux autres filles; elle capta au vol deux noms : Inithil, Celebrin.

Et soudain, elle fut elle-même dans un de ces caissons. La porte se referma, et avec elles vint la nuit et le sommeil.

***

Le soleil effleura le lit. Il faisait jour, et frais.

Daeithil de Lleniel Canadean regarda Kyoshi Kerenski. Elle dormait comme une bienheureuse. Daeithil se sentait triste, confuse, et un peu honteuse aussi. Comment avait-elle pu faire ça à une amie ?

Elle avait réagi comme une gamine: elle avait cassé son jouet en voulant voir comment il fonctionne. Non, la comparaison était idiote; Kyoshi n’était pas un jouet. Mais le sentiment était là. Un profond dégoût de soi-même. Elle ramassa ses affaires et s’en alla.

***

Ce que je sais désormais, je ne le comprend pas. Des tous mes voyages, de toutes les visions et les rencontres que le destin a pu placer devant moi, celui-ci est le plus étrange, le plus fou… et le plus inexplicable.

Que doit penser celui qui apprend un jour ce que furent les derniers instants des nations survivantes, quand Erdorin est devenue une boule de glace parcourue de tempêtes de neige, il y a douze mille ans, avant de devenir la Terre. Ma Terre. Celle que je connais, et, que je l’aime ou que je la déteste, celle qui est Mon Monde.

Mais ce que je sais, c’est la tristesse de ceux qui ont quittés leur monde et ont été se perdre tellement loin que des scientifiques s’usent l’esprit à le chiffrer. Ce que je revois, c’est tous ces gens – hommes, femmes et enfants – entrant dans un cercle de pierre dressé, pour disparaitre dans le néant, dans ce noir où mon esprit s’est arrêté. Et les derniers amants, amis et famille de Daeithil de Lleniel Canadean, Reine d’un royaume féerique qui se nommait Belisandar, et dont je ne saurai même pas dire si, quelque part, il en reste un rocher, une pierre… Une trace.

Ce que je sais, c’est que ces derniers instants sont le désespoir de Daeithil, sa dernière minute de vie, le dernier instant où elle pouvait encore savoir pourquoi elle vivait, tandis que sa suite, ses amis, son peuple était aspirée par un porte sur les étoiles. Et cet amour immense pour cette jeune fille qui me ressemble tant alors qu’elle n’est rien de moi, avant que, la main dans la main, elles n’entrent dans la Nuit.

Et que tout s’arrête, pour une éternité de solitude.

Ce que je sais, c’est ce qu’il reste, maintenant. Douze mille ans de nuit, de sommeil, avant d’ouvrir les yeux sur mon Monde, et de s’apercevoir qu’elle n’existe nulle part, que son nom même est oublié, que ce en quoi elle croyait n’existe plus. Et que la Terre est une boule de suif et de goudron, patrie des hommes, poubelle qu’ils ont alimentée depuis le jour où ils ont retrouvé le feu et le fer.

Ce que je suis à cette seconde où encore elle dort, une nuit après ce « voyage », j’en ai honte. Parce que je porte tout ce qui l’isole du présent.

Et savoir que malgré cela, elle arrive encore à vivre, et continuer à croire qu’elle a une place dans notre réalité à tous. Alors que la sienne a cessé il y a si longtemps. Pourquoi tout le monde a ainsi oublié, pourquoi les Eyldar ont ainsi renoncé à leur passé ?

Songer à mes préoccupations devient tellement futile alors.

Daeithil, qu’est-ce qui peut bien rester de ton passé ?… Qu’est-ce qui peut bien avoir échappé à tant de millénaires, tant de temps que je n’arrive même pas à le concevoir en terme de vies ?

Si j’avais un espoir, rien qu’un espoir de retrouver quelque chose, quelque chose qui y a échappé.

Enfin, Daeithil, malgré tout cela, je t’envie. Parce que tu aura le temps de trouver réponse à toutes ces questions, toi. Moi, la vieillesse viendra bien avant. Je t’envie, parce que jamais je ne pourrai imaginer pouvoir aimer quelqu’un, et savoir que cet amour peut être immortel. Je t’envie parce que moi, je mourrai.

Et, bien sûr… je te perdrai…

***

Les arches harmonieuses de la Maison des Fleuves n’étaient plus qu’une masse de pierre qui l’écrasait. Des gens passaient près d’elle, lui souriaient, lui parlait ; elle n’en avait cure. Elle avait bu et mangé quelque chose qui ne lui avait laissé aucun souvenir ; elle se sentait la tête vide et le corps lourd. Assise au bord du grand bassin, même le soleil d’automne ne parvenait pas à la réchauffer.

Ce n’était pas son premier sacrilège, son premier blasphème. Sa première renonciation en ce en quoi elle croyait. Mais elle croyait avoir oublié l’amertume des cendres.

Elle se leva, s’étira sans conviction et se dirigea vers les vestiaires.

— Alors, on part sans dire au revoir ?

Daeithil se retourna.

Une silhouette menue, fragile, dans l’ombre. Des cheveux blancs marqués de rose en désordre qui lui tombait en partie sur le visage. Un instant, l’écho du passé, mais non : la voix tendre, mais moqueuse ne laissait aucun doute. Kyoshi s’avança vers l’Eylwen, qui au même moment se sentait comme paralysée par la surprise et la honte.

La jeune Terrienne dut se dresser sur la pointe des orteils pour laisser ses lèvres effleurer les siennes. Daeithil sentit également la pointe de ses seins contre les siennes. La – petite – partie de son esprit encore en état de fonctionner rationnellement enregistra que ce n’était sans doute pas un hasard.

— Kyoshi, je… excuse-moi, mais…, bafouilla Daeithil.

— De quoi donc ? D’être curieuse ?…

Daeithil hocha la tête, avala sa salive. Kyoshi se rapprocha encore. Son murmure se fit moqueur – et terriblement sensuel :

— Tu crois que je ne t’avais pas vu venir avec tes feintes à deux cruzados ? Puis, plus tendre : Si je ne l’avais pas voulu, tu ne serais allée nulle part.

Il y avait une lueur dans les yeux de Kyoshi, par-derrière ses mèches aux tons de friandises, qui soutint le regard de Daeithil. L’Eylwen avala une nouvelle fois sa salive et ce sentiment curieusement rassérénée par le défi implicite.

— Tu… ne m’en veux pas…

Kyoshi fit une vague moue.

— Si, un peu. Pour la méthode… Encore que c’est sans doute moi qui ai commencé. Et si tu m’avais demandé gentiment, j’aurais probablement dit non. Oh, et puis maintenant, c’est moi qui me pose des questions… Sur toi.

En fait, Daeithil s’en posait toujours sur Kyoshi ? son escapade mentale avait ouvert quelques portes, mais beaucoup donnaient sur d’autres portes. D’un autre côté, elle n’était pas prête à recommencer. Pas tout de suite.

— On en reparlera bientôt, tu veux bien ?

— Hmm… Bientôt terrien ou bientôt eyldarin ?

L’Eylwen éclata de rire. La tension retombait, restait la complicité.

— Bientôt terrien, bien sûr.

Elle s’embrassèrent longuement. Suffisamment longuement pour qu’une des employées de la maison vienne vérifier si elles étaient toujours vivantes.

Texte: Alias – Illustration: Psychée – Licence: Creative Commons, partage dans les mêmes conditions (CC-BY-SA)

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