Daeithil dut reconnaître que la milice de Copacabana – qui, pour une raison qui lui échappait, portait un nom d’oiseau – était plutôt courtoise. Plus que les gardes de l’aéroport, en tous cas.

Le bac de Pepe était une de ces institutions cachées de Copacabana, connu des seuls habitants d’un quartier donné et rarement mentionné dans les guides touristiques.

La descente de Malverde fut épique. Arko fonça pied au plancher, prit des virages au frein à main et, par deux fois, emprunta même des escaliers.

**Daeithil ! J’ai besoin d’une diversion, vite !**

Anthil était quelqu’un de très discret, mais son entrée n’échappa pas à Daeithil. Avec un sourire, elle le laissa approcher, lui enlacer la taille et déposer un baiser appuyé dans son cou.

— T’sais qu’on peut t’amener plus loin… Les panneaux qui marquaient le début de la route de terre vers Isla de Marambaia annonçaient six kilomètres avant la première destination digne d’intérêt.

Kyoshi s’aperçut, à sa grande horreur, qu’elle avait atteint en rampant le mur du salon et que, par conséquent, elle n’arrivait plus à échapper au soleil, qui inondait déjà généreusement la pièce.

En route, Arko eut ces paroles fatidiques : « Allez, la nuit est encore jeune, on va s’en boire un p’tit ? »

Arko repéra les phares qui montaient dans leur direction. Le véhicule étant du genre gros tout-terrain, qui plus est de fabrication soviétique, ça ne collait pas vraiment avec un voisinage résidentiel et plutôt huppé.

La villa avait un charme certain, principalement par sa vue impressionnante sur la baie de Copacabana dans le soleil couchant. Pour le reste, Daeithil n’était pas particulièrement enthousiaste.